Boulanger to Stravinsky
Ecoles d’art américaines
Fondation reconnue d’utilité publique
Palais de Fontainebleau (S.&.M.)
Conservatoire de musique
Le Directeur du Conservatoire
February 5, 1952
Dear Igor,
Upon receiving your letter, I telephoned rue d’Anjou to obtain the translation. Some passages are
good, but others are impossible. All of your rhythms are changed. Where the syncopation is
everything, equal values render it unacceptably monotonous. Some expressions also, such as:
“The deuce,” whose resonance is so striking and whose meaning is supposed to convey at once
so many things through the force and complexity of words as [Kraus] performed it, for which the
tone—which is too clear—and the silences (le vide) are terrible at this incredibly important point.
What do you want to do?
1) Write to the translator yourself to indicate to him the parts you don’t like.
2) Find someone here (I know someone) to try to set to rights what must be changed.
I’ll await your instructions. This work must be done quickly, even if the Opéra’s date remains
uncertain, because learning a text that is then changed would be just maddening for the artists.
Concerning the performers: Bourdin will be perfect. Michaud is slightly lacking in her lower
[register], maybe in lyricism, but she will not accept, I believe, if she doesn’t feel she can do a
good job.
You ought to, at all costs, get Cuénod for Sellem and Simoneau for Tom. For the latter, they are
thinking of Lucca [sic] who is not as good as Simoneau.
I leave Thursday for Monaco. Lecture on The Rake. I am terrified because . . . I am incapable of
properly saying what these people nonetheless must know. They are led constantly down the
wrong path!
If you need to reach me between the 8th and the 18th: Monaco Palace, Principality of Monaco
Hugs and kisses to both of you. I am your,
Nadia B
[P.S.] Received first and second acts from Milan. A telegram announcing a letter to come. This
never arrived, nor did the third act, and the copy I received doesn’t contain your written
corrections, nor anyone else’s!
Boulanger à Stravinsky
Ecoles d’art américaines
Fondation reconnue d’utilité publique
Palais de Fontainebleau (S.&.M.)
Conservatoire de musique
Le Directeur du Conservatoire
5 février 1952
Cher Igor,
Au reçu de votre lettre ai téléphoné rue d’Anjou pour obtenir la traduction. Certains passages
sont bien [sic], mais d’autres sont impossibles. Tous vos rythmes changés. Où la syncope est
tout, des valeurs égales donnent une monotonie inacceptable. Quelques expressions aussi
comme : The deuce, dont la résonnance est si frappante et le sens, voulant à la fois dire tant de
choses, par la force et la complexité du mot, rendu par Hésa [Kraus], dont la sonorité trop claire
et le vide sont terribles à cet endroit si important.
Que voulez-vous ? 1) Écrire vous-même au traducteur, lui signaler les points que vous
n’acceptez pas.
2) Trouver ici (je connais quelqu’un) pour tenter de remettre au point ce qu’il faut changer.
J’attendrai vos instructions—il est nécessaire de faire ce travail d’urgence, même si la date de
l’Opéra reste incertaine, car pour les artistes, apprendre un texte qui serait changé ensuite serait
bien fâcheux.
En ce qui concerne les interprètes : Bourdain sera parfait—Micheau manquera de grave peut-être
de lyrisme, mais n’acceptera pas, je crois, si elle ne se sent pas en mesure de bien faire.
Il faudrait à tous prix obtenir Cuénod pour Sallem, et Simoneau pour Tom. Pour ce dernier il est
question de Lucca, moins bien que Simoneau.
Je pars jeudi pour Monaco—conférence sur le Rake—je suis épouvante car…je suis incapable de
bien dire ce que pourtant les gens doivent savoir. On les mène sans cesse dans les mauvais
chemins !
Si vous avez à m’atteindre du 8 ou 18, le Palais Monaco, Principauté de Monaco.
Je vous embrasse tous deux et suis votre,
Nadia B.
[P.-S.] Reçu 1er
et 2e
acte de Milan. Un télégramme annonçant lettre—celle-ci jamais arriver[sic],
ni le 3e
acte, l’exemplaire reçu ne porte pas de corrections de votre main, ni d’une autre !
Boulanger to Stravinsky
36 rue Ballu
Paris, IX
[December 25, 1951]
Will this arrive on the intended day so that my wishes might convey to you my constant
thoughts? What prayers wouldn’t I say so that you would conduct The Rake, Dear Igor, but I
don’t dare believe it yet!
Recently heard an incredibly striking rehearsal for Noces—amateur choir, disoriented at first,
soon took the score on, and ultimately were overtaken by a not impeccable enthusiasm, but
modestly did their best. Good soloists, a conductor who knew his role, [but a] foolish public. It’s
running for only one repeat performance.
Excuse this second letter—about the theme—I doubt you have accepted, but understand that
Gavoty insisted I countersign his letter.
Try to pull yourself away from the delights of Capone and come quickly—we need you here!
And everywhere. How I miss my couch and those days in Hollywood! But telling you how much
I miss you, I wonder if you know, and think sometimes of me? Lie [if you must], but just tell me
that you do.
Dear Vera, dear Igor, with hugs and kisses, I love you deeply.
Your
Nadia B.
[P.S.] MERRY CHRISTMAS
[P.P.S.] Finally have “my” orchestral score for The Rake’s—what joy!
Boulanger à Stravinsky
36 rue Ballu
Paris, IX
[le 25 décembre 1951]
Arriverai-je au jour dit pour que mes vœux vous disent ma constante pensée. Quelles prières ne
fais-je pas pour que le Rake’s soit conduit par vous, Cher Igor, mais je n’ose encore y croire !
Entendu dernièrement une audition de Noces très frappante—chœur d’amateurs, d’abord
désorienté, bientôt se procurant la partition, et finalement, pris d’un enthousiasme pas toujours
impeccable, mais modestement s’y efforçant. Bons solistes—chef connaissant bien son affaire,
public fou, coulant qu’un bisse.
Pardon pour la 2de
lettre—au sujet thème—je doute que vous acceptiez mais, je comprends bien
que Gavoty ait [sic] insisté pour que je contresigne sa lettre.
Tâchez de vous arracher aux délices de Capone, et d’arriver vite [sic]—on a besoin de vous ici !
Et partout. Que je regrette mon canapé—et ces jours à Hollywood ! Mais vous dire combien
vous me manquez—je me demande si vous le savez—et pensez parfois à moi ? Mentez—mais
dites-moi que oui.
Chère Vera, Cher Igor, je vous embrasse—et vous aime profondément.
Votre
Nadia B.
BON NOËL
[P.-S.] Ai enfin « ma » partition d’orchestre du Rake’s—quelle joie !
Soulima Stravinsky to Boulanger
1802 Carle Drive,
Urbana, Illinois
September 30, 1951
Dear Nadia,
May these lines convey to you my very faithful thoughts which go out to you so often, and
particularly today on your birthday.
We have experienced from afar the creation of The Rake's Progress. Knowing that among all of
the indifferent or neutral ears there were your own is reassuring. The articles in all of tomorrow’s
newspapers and magazines have even given us an idea of what kind of event it was, what the
work [means] to Music and to History. I am sure that you and I think the same thing about this.
Times will change and prove it to those reluctant ones. But maybe they won’t be so numerous
this time around, or am I mistaken?
And now, here, a second university winter semester starts. We’ve taken root in this place. (Don't
smile, things take root quickly in fertile soil). We love this life. I love my students and find
myself in the best working conditions there are. Lots of concerts as well this year, like last year.
Françoise thinks I accept too many of them.
Could we come spend a few weeks in France next spring? It is our greatest desire, but we still
can’t decide on anything.
Jean has started school (first grade) and is distinguishing himself there by his natural abilities
(proud father speaking) as well as by his passionate temperament.
One of my former students, Patricia Hepner, is going to be in Paris this winter. She does not
know anybody there and I thought your guidance could be invaluable to her. Would you be so
kind as to welcome her when she telephones you? I’m also recommending her to Jacques
Février, who I hope will be able to follow her training for the competition in Brussels where she
hopes to perform this spring. Thank you in advance for what you might be able to do for her.
Françoise asks me to pass along her affectionate thoughts. I add to them Jean’s and, of course,
my own.
Always, your
Soulima.
Chapitre 5
Soulima Stravinsky à Boulanger
1802 Carle Drive,
Urbana, Illinois
30 septembre 1951
Chère Nadia,
Que ces lignes vous disent mes très fidèles pensées qui vont à vous si souvent et particulièrement
ce jour de votre Fête.
Nous avons vécu de loin la création de Rake’s Progress. Savoir que parmi toute d’oreilles
indifférentes ou neutres il y avant les vôtres est rassurant. Des articles dans tous les journaux et
magazines de lendemain même nous ont donné une idée de ce qu’a été cet évènement. Ce qu’est
l’œuvre dans la Musique et dans l’Histoire. Je suis sûr que nous en pensons la même chose vous
et moi. Le temps se changera de le prouver aux hésitant. Mais peut-être ne sont-ils pas si
nombreux cette fois-ci, ou je m’abuse ?
Et voici un deuxième hiver d’université qui commence. Nous avons pris racine dans cet endroit.
(Ne souriez pas, les racines prennent vite dans une terre fertile). Nous aimons cette vie, j’aime
mes élèves et me trouve dans les meilleures conditions de travail qui soient. Beaucoup de
concerts aussi cette année, comme l’année dernière. Françoise trouve que j’en accepte trop.
Pourrons-nous venir passer quelques semaines en France le printemps prochain ? C’est notre
plus grand désir, mais nous ne pouvons encore décider de rien.
Jean est entré à l’école (First Grade) et s’y distingue pour ses capacités naturelles (c’est le père
qui parle) autant que par son tempérament ardent.
Une de mes anceniennes élèves, Patricia Hepner, va se trouver à Paris cet hiver. Elle n’y connait
personne et j’ai pensé que vos conseils pourraient lui être précieux. Auriez-vous la bonté de la
recevoir quand elle vous téléphonera ? Je la recommande également à Jacques Février qui
pourra, je l’espère, suivre son entrainement pour le Concours de Bruxelles ou elle désire ce
présenter ce printemps. Merci d’avance de ce que vous pourriez faire pour elle.
Françoise me charge de ses affectueuses pensées. Je veux y joindre celle de Jean et les miennes
bien sûr.
Toujour, votre
Soulima.
Stravinsky to Boulanger
Excelsior Napoli
August 22, 1951
Dearest Nadia,
I received your telegraph upon my arrival.
Thank you! Unfortunately, the “air conditioning” on the SS Constitution wished me a case of
pneumonia, Yes! A very good local doctor took agressive measures = penicillin (strong doses)
and at the end of this week (August 26) I am going to Milan (Hotel Duomo) to start to work.
Théodore's family is here close by.
Very, very affectionately,
I Str
P.S. Vera has had horrible, unending bronchitis this whole time!!
Stravinsky à Boulanger
Excelsior Napoli
22 août 1951
Dearest Nadia
A mon arrivée ici, votre cable.
Merci ! Malheureusement l’ « air contioning [sic]» de notre SS « Constitution » m’a voulu une
pneumonie, Oui ! Un très bon docteur d’ici a pris des mesures energiques = penicillin [sic]
(fortes doses) et fin de cette semaine (le 26 août) je vais à Milan (Hôtel Duomo) pour
commencer à travailler.
Les Théodores sont ici près de nous.
Je vous embrasse très, très affectueusement,
I Str
P.S. Vera a eu pendant ce temps une bronchite à tant cesser !!
Stravinsky to Boulanger
Mademoiselle Nadia Boulanger
36 rue Ballu
Paris 9eme, France
July 27, 1951
Dear Nadia,
Just a letter in response to the questions you sent me in your letter from Fontainebleau on July
21, received just now.
I leave here July 30 and will be in New York (Hotel Lombardy, 111 East 56th Street, New York
22, N.Y.) from August 2 to August 7, on which date I embark on the SS Constitution (American
Export Lines) to arrive in Naples on August 15.
I will be in Milan until September 3 (c/o Scala or Hotel Duomo)
Following that, Venice (c/o Biennale or Hotel Bauer-Grunwald)
The premiere I’m conducting is on September 8; afterward two other performances, the 10th and
the 12th, under an unknown director, probably someone from [La] Scala (I have recommended
Markevitch, but it appears that will not work out).
After the shows I will probably make recordings of [The] Rake, but where? . . . (Venice or Milan) .
. . and when exactly? . . . I have no idea.
Afterward I have a pair of concerts in Milan at the Scala on the 27th and 28th of September.
Then October 8: Cologne (Oedipus Rex);
October 14: Baden-Baden;
October 21: Munich (the new Oedipus Rex with Cocteau)
I must reboard the SS Constitution in Genoa or Naples the 29th or 30th of October to come back
to New York for November 7.
See you soon.
In all haste, I am very affectionately,
Your
Igor Stravinsky
Stravinsky à Boulanger
Mademoiselle Nadia Boulanger
36 rue Ballu
Paris 9eme (France)
27 juillet 1951
Chere Nadia,
Juste ces lignes en response aux questions que vous me posez dans votre lettre de Fontainebleau
du 21 juillet, recue a l’instant.
Je pars d’ici le 30 juillet et serai a New York (Hotel Lombardy, III East 56th Street, New York
22, N.Y.) du 2 Aout au 7 Aout, date a laquelle j’embarque sur le SS « CONSTITUTION »
(American Export Lines) pour arriver a Naples le 15 Aout.
Je serai a Milan jusqu’au 3 septembre (c/o Scala or Hotel Duomo)
Ensuite Venise (c/o Biennale ou Hotel Bauer-Grunwald)
La premiere que je dirige est le 8 septembre ; ensuite deux autres spectacles, le 10 et le 12, sous
une direction inconnue, probablement quelqu’un de La Scala (j’avais recommande Markevitch
mais parait-il ca ne marche pas).
Apres les spectacles il est probable que je ferai des enregistrements du Rake, mais ou ?...(Venise
ou Milan)… et quand exactement ?...Je n’en sais rien.
J’ai ensuite une paire de concerts a Milan a la Scala les 27 et 28 Septembre.
Puis le 8 octobre : Cologne (Oedipus Rex);
Le 14 Octobre : Baden-Baden;
Le 21 Octobre: Munich (de nouveau Oedipus Rex avec Cocteau) ;
Je dois reprendre le SS « CONSTITUTION » a Genes ou Naples le 29 ou le 30 Octobre pour
rentrer a New York le 7 Novembre.
A bientôt.
En toute hate je vous embrasse bien affectueusement,
Votre,
Igor Stravinsky
Boulanger to Stravinsky
Ecoles d’art américaines
Fondation reconnue d’utilité publique
Palais de Fontainebleau (S.&M.)
Conservatoire de musique
Le Directeur du Conservatoire
Personal address: 36, rue Ballu,
Paris-IX
July 21, 1951
Dear Igor,
Will this letter still reach you? I certainly hope so, because I must tell you with what wild
impatience I await the moment when I will see you and Vera again. Are you still arriving in
Naples on August 15? When will you be in Venice? Until when?
A line to settle things would do me a great service, because I would like to arrange all my plans
in accordance with yours, if possible.
So :
Date of arrival in Naples?
Name of the boat
Date of arrival in Venice
Date of departure from Venice
Destination
Date of departure for the United States
Try to get an idea of what it means [to me] to hear The Rake's Progress—and to see you—you
can’t imagine!!
To both of you with all my heart,
Nadia B.
Boulanger à Stravinsky
Ecoles d’art américaines
Fondation reconnue d’utilité publique
Palais de Fontainebleau (S.&M.)
Conservatoire de Musique
Le Directeur du Conservatoire
Adresse personnelle : 36, rue Ballu, Paris-IXe
, Tri 57-91
21 juillet 1951
Cher Igor, Ce mot vous parviendra-t-il encore ? Je le voudrais tant—car il faut bien vous dire
avec quelle folle impatience j’attends le moment de vous revoir, Vera et vous. Arrivez-vous
toujours le 15 août à Naples ? Quand serez-vous à Venise ? Jusqu’à quand ?
Une ligne me fixant me rendrait grand servi[ce], car je voudrais arranger tous mes plans en
accord avec les vôtres, si possible.
Donc :
Date arrivée Naples ?
Nom du bateau
Date arrivée Venise
Date départ Venise
Destination
Date départ pour les Etats-Unis
Essayez de vous faire une idée de ce que représente entendre The Rake’s Progress—et vous
embrasser—vous n’y arriverez pas !!
A vous deux de tout cœur
Nadia B
Boulanger to Stravinsky
36 rue Ballu
Paris IX
Monsieur Igor Strawinsky
1260 N. Wetherly Drive
Hollywood 46
California
U.S.A.
June 18, 1951
What Happiness, Dear Friend—thank you for having responded so quickly. The rumors that run
through Rome and Paris are so varied and contradictory that one must give up trying to
understand. One day “the premiere will take place in Milan” the other “in Venice” then, “nothing
is decided, everything is to be struck and will be remounted in Paris in the spring,” then, “the 9th
in Venice,” “monstrous attempt by the Scala [to go after] the Biennale.” “American performers
have been hired.” “What, it is the Italians who are doing everything.” “Stage design by Balthus.”
“No, by Berman.” This back and forth only tormented me at first and now seems to me to be
exaggerated, so I want to try not to hear anything about it, and will wait.
How can I say what happiness it will be to see you again and to hear your opera.
Forgive me, but between competitions, lessons, [and] concerts, I’ve lost my head. But I’ve found
it again to tell you of my joy [and] my tenderness.
To Vera, to you,
NB
[P.S.] Admirable, your message.
[P.P.S.] Ah, it’s the 18th—happy birthday!!
Boulanger à Stravinsky
36 rue Ballu
Paris IX
Monsieur Igor Strawinsky
1260 N. Wetherly Drive
Hollywood 46
California
USA
18 juin 1951
Quel Bonheur, Cher Ami—merci d’avoir répondu si vite [sic]. Les bruits qui courent à Rome et à
Paris sont si variés et contradictoires qu’il faut renoncer à comprendre : Un jour « la 1ère
aura lieu
à Milan, » « l’autre à Venise. » Puis, « rien n’est décidé tout va craquer—et ce sera repris à Paris
au printemps. » Puis, « le 9 à Venise. » « Du tout, procès monstre de la Scala à la Biennale. »
« Les interprètes américains sont engagés. » « Comment, ce sont les Italiens qui font
tous. » « Les décors de Balthus. » « Non, de Berman. » Et ce jeu de douche écossaise qui m’a
d’abord tant tourmentée, me parait si exagéré, que je veux essayer de ne plus rien entendre—et
d’attendre.
Comment dire ce qu’est le bonheur de vous revoir et d’entendre votre Opera.
Pardon—mais entre concours, leçons, concerts, je perds la tête.
Mais la retrouve pour vous dire ma joie, ma tendresse.
A Vera, à vous
NB
[P.-S.] Admirable, votre message.
[P.P.-S] Ah, voici le 18—happy birthday !!
Boulanger to Stravinsky
36 rue Ballu
Paris IX
June 14, 1951
Dear, Dear Igor, will I be with you on the 18th? I am so afraid I left it too late. I give you a kiss
on both cheeks. I say a big thank you to you who, every day, gives us such joy. And I say to you
Happy Birthday, Happy New Year and . . . see you soon! Because you are coming, aren’t you?
The news is all frighteningly contradictory, but I don’t want to doubt it? because that would be a
terrible disappointment.
Fondly and with all of my affection,
Nadia B.
Boulanger à Stravinsky
36 rue Ballu
Paris IX
14 juin [19]51
Cher, Cher Igor, serai-je avec vous le 18 ? J’ai si peur de m’être laissée [sic] mettre en retard. Je
vous embrasses [sic] sur les deux joues, bien fort [sic], je vous dis un grand merci, vous qui
chaque jour, nous donnez tant de joie—et je vous dis : Bon anniversaire, heureuse nouvelle
année, et…à bientôt ! Car, vous venez, n’est-ce pas ? Les nouvelles sont affreusement
contradictoires—mais je ne veux pas douter—ce serait une trop terrible déception.
Je vous embrasse—et vous dis à Vera et à vous, toute ma tendresse,
Nadia B.