Chapter 6, 15 December 1963

Théodore Stravinsky, Théodore Strawinsky

Nadia Boulanger

15 December 1963

Fondation Théodore Stravinsky, Théodore Strawinsky

Letter

Boulanger to Théodore Strawinsky
December 15, 1963
Dear Théodore,
What comfort your letter brought me. I was tormented about your silence, without—how
inconceivable—taking the trouble to write to you myself. How strange we are! At last, Denise
can begin to see the end of her ordeal, thank God. You are so often in my thoughts. Yes, it is
very difficult to see time take its toll on someone you love, and I understand your feelings in
seeing your Father once again. His presence is shocking for everyone. It exposes one of the
greatest mysteries there is. For you . . . I nonetheless hope you were able to scale the wall that
long separations create. He needs this intimacy even more than you do—he who keeps his
emotions secret, emotions that are so strong he hides them!
All my affection, I send you my love and my thoughts and am your
Nadia
P.S. Your card was so beautiful! It made the invisible visible.


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Boulanger à Théodore Strawinsky
15 décembre 1963
Cher Théodore,
Quel soulagement m’a apporté votre lettre. Je me tourmentais de votre silence, sans, ce
qui est inconcevable, prendre la peine de vous écrire. Que nous sommes curieux ! Enfin,
Denise commence à voir la fin de son épreuve, et Dieu soit loué. Vous êtes si souvent
dans mes pensées. Oui, c’est très dur de voir le temps marque un être cher, et je
comprends votre émotion en revoyant votre Père, sa présence est bouleversante pour tous,
elle fait toucher du doigt un des plus grands mystères que soit. Pour vous…J’espère
pourtant que vous avez pu franchir le mur que créent les longues séparations. Cette
intimité il en a encore plus besoin que vous, lui qui garde dans le secret ses émotions, ses
émotions qui sont si fortes qu’il les cache !
Je vous embrasse, je vous dis ma tendresse mes vœux et suis votre
Nadia
P.-S. Comme votre carte est belle, elle rend visible l’invisible.