Boulanger to Stravinsky
36 rue Ballu, Paris IX
Trinité 90–17
August 29, 1948
So . . . you don’t love me anymore! I, who love you more all the time. Dear, Dear Igor. It is true
that there are obvious reasons for this crescendo and this fading. But . . . I don’t like to admit to
them. It’s also true that I hardly write you. It’s because I don’t see how my letters could amuse
you, let alone please you. I content myself therefore with playing your music constantly and
conversing with you, no, hearing you. What endless joy this renewal. What complete satisfaction
the score to Orpheus is. I am sending you the program from Bryanston. You cannot imagine
what took place there. These people, coming from all parts of society, have arrived, the nicest of
them believing themselves incapable of understanding you. And day after day, I have seen their
faces light up. They knew that they could not penetrate everything, but they loved your music—
and were so happy. These young men—criticism terrified them, but you conquered them. I
believe that you would have felt such joy in seeing their attention and their discovery.
Thank you for the armoire. Can you understand the childish yet contemplative pleasure I take in
organizing your music in it. You will never know.
I have found only one copy of the Couperin which, I’m sorry, I could not acquire for the
requested price. But I will find it, and you will have it.
How sad it is to no longer have Nini, Françoise, and the little one here. It was so nice, but I do
understand that Nini wasn’t able to allow himself to be far from you any longer, as he had been!
“And you,” you would say? “All these beautiful lines and you let me down?” I know, and I tally
all that I lose. But I have my work here, and obligations, and then . . . but no lyricism. I would
give I don’t know what to see Vera and you, to live close to your future music as well as with
your music that sheds light both on the present and the past. Because, thanks to you, I understand
better. We all understand better, the sound and real meaning of music.
I’ve just finished Fontainebleau, am dead, literally dead, but still have a small glimmer of
consciousness to tell you how much I love you.
To you all with all my heart,
NB
[P.S.] Thank you to Françoise and Nini for their letter.
Boulanger à Stravinsky
36 rue Ballu, Paris IX
Trinité 90-17
29 août 1948
Alors…vous ne m’aimez plus ! Moi qui vous aime tous les jours mieux. Cher Cher Igor. Il est
vrai, qu’il y a des raisons évidentes de ce crescendo et de cet évanouissement. Mais…je n’aime
pas à me les avouer. Il est vrai aussi que je ne vous écris guère. C’est que je ne vois pas en quoi
mes lettres pourraient vous distraire sinon vous plaire. Je me contente donc de jouer sans cesse
votre musique et d’échanger avec vous, non, de vous entendre. Quelle joie sans cesse [cette]
renouvelée. Quelle satisfaction complete [sic] que la partition d’Orpheus. Je vous envoie le
programme de Bryanston. Vous ne pouvez pas imaginer ce qui s’est passé là. Ces gens, venus de
toutes les parts de la société, sont arrivés, les plus sympathiques, se croyant incapables de vous
comprendre. Et jour après jour, j’ai vu leur visage s’épanouir. Ils savaient qu’ils ne pouvaient
tous pénétrer, mais ils avaient aimé votre musique –et étaient si heureux. Ces messieurs, les
critiques les avaient épouvantés, vous les avez conquis. Je crois que vous auriez eu de la joie à
voir leur attention, et leur découverte.
Merci de l’armoire. Pouvez-vous comprendre le plaisir enfantin et réfléchir[sic] que j’ai à y
ranger votre musique à m’en servir. Vous ne le saurez jamais.
Je n’ai encore trouvé qu’un exemplaire du Couperin que, pardon, je ne pouvais pas acquérir au
prix demandé, mais il viendra, vous l’aurez.
Que c’est triste de ne plus avoir Nini, Françoise et le petit. C’était si gentil, mais je comprends
bien que Nini n’ait [sic] pas pu se priver plus longtemps d’être près de vous, comme il a bien fait
!
« Et vous, » me direz-vous ? « Toutes ces belles phrases et vous me laissez tomber ? » Je sais, et
je mesure tout ce que je perds. Mais j’ai mon travail ici, et des obligations, et puis…mais pas de
lyrisme. Je donnerais je ne sais quoi pour vous voir, Véra et vous, pour vivre près de votre
musique à venir autant qu’avec celle qui éclaire autant le présent que le passé. Car, grâce à vous,
j’entends mieux. Nous entendons tous mieux, le son, et le vrai sens de la musique.
Viens de finir Fontainebleau, suis morte, littéralement morte, mais ai encore une lueur de
conscience pour vous dire combien je vous aime.
À vous tous de tous cœur,
NB
Merci à Françoise et à Nini pr. leur lettre.
Nadia Boulanger , “Chapter 4, 29 August 1948,” Digital Exhibits, accessed November 22, 2024, https://digex.lib.uoguelph.ca/items/show/2444.
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